Le 11 mai dernier, une conférence de presse avait lieu à l’hôtel de ville de Québec. Cet événement était l’occasion d’annoncer un généreux don écologique destiné à la conservation d’un milieu naturel d’intérêt. En cédant son terrain d’une valeur estimée à 4 millions de dollars, représentant 9% du Boisé Neilson, la coprésidente de GM Développement, Geneviève Marcon, apporte une remarquable contribution au projet de conservation à perpétuité du boisé de haute valeur écologique.

Par ailleurs, comme la Ville possède 40% de la superficie du boisé, elle a annoncé vouloir s’inscrire dans le mouvement lancé par Mme Marcon. Ainsi, par l’intermédiaire de son partenaire en conservation, Capitale Nature, 49% du Boisé Neilson bénéficiera d’une servitude de conservation.

«C’est le premier grand geste du genre à la Ville de Québec, a tenu à souligner le maire Bruno Marchand.» Si ce geste est un symbole fort qui illustre que les temps changent et que l’on doit se soucier davantage de la biodiversité et des générations futures, la reconnaissance du fait que rien n’aurait été possible sans les Amis du Boisé Neilson a réjoui les membres du mouvement citoyen. Il s’agit d’une initiative d’avenir pour la conservation du remarquable boisé de 25 hectares : «Je souhaite que notre geste soit imité et permette à terme de préserver le boisé Neilson dans sa totalité, a indiqué la coprésidente de l’entreprise, Geneviève Marcon.»

Mais les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là. En grande partie sauvage, capable de se régénérer lui-même, riche et complexe, le Boisé Neilson n’est pas un espace vert, mais un milieu naturel de haute valeur écologique en milieu urbain. Lors de son allocution, Daniel Desroches du mouvement citoyen, a rappelé que le boisé abrite les vestiges historiques d’une forêt patrimoniale, qu’il comporte des milieux humides hébergeant une riche biodiversité dont une espèce emblématique (la salamandre à quatre orteils), que sa flore sauvage est impressionnante et que la canopée est fréquentée par plus de 100 espèces d’oiseaux. C’est la raison pour laquelle, à partir du don écologique de Geneviève Marcon, la Ville de Québec souhaite que ce refuge de biodiversité devienne un «parc nature». «L’administration Marchand s’est engagée à aménager un «parc nature» sur ces terrains dans les prochaines années. En parallèle, les discussions se poursuivent avec les autres propriétaires privés dans ce boisé pour s’assurer de le préserver

En terminant, ce geste encore trop rare met en évidence que les villes sont mal outillées pour préserver les milieux naturels en terres privées. Comme les villes ne peuvent acquérir ou protéger facilement des terrains d’une telle valeur foncière d’abord destinés au développement, le don de la coprésidente de GM Développement devient un geste visionnaire pour s’assurer que les générations futures bénéficient de milieux naturels irremplaçables. Puisque la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme ainsi que la Loi sur l’expropriation n’avantagent pas les villes dans leurs efforts de conservation, le don écologique fait donc partie des solutions pour sauver les milieux naturels sous pression dans toutes les régions du Québec.

Pour voir la conférence dans son intégralité (une heure)
Voir en particulier, à propos des Amis du Boisé Neilson à partir de la 17e minute.